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LE BLOG
- CARNETS DE BORD -

Road trip / 4 : "Awa Kōpaka", glaciers

9/2/2018

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Bonjour !

​
En route pour ce que j'appellerais "LE mythe (bien réel)" néo-zélandais. Enfin, "mon" mythe.
​(Je ne parle pas du maori tiré du calendrier des dieux du stade des All Blacks versus réalité, même si j'aimerais tout de même émettre une petite réclamation à ce sujet.)
- Je vous préviens, ce n'est pas le plus court des articles, mais il y a plein de photos ! -

"AWA KŌPAKA", GLACIERS

Je commence avec un retour en arrière.
​Mes pérégrinations adolescentes m'ont amenée à poursuivre des études dans le tourisme.
Nouveau but de ma vie : devenir "correspondante locale touristique". Grosso modo, vivre ailleurs, et répondre à la demande des voyagistes songeant à organiser des circuits et séjours "chez moi". En clair : je me la coule douce dans un des pays de mes rêves, sauf quand on me demande de travailler. Et salariée, bien entendu...
​

​
​C'est beau, la candeur !

(Je tiens à préciser que si je retrouve la personne qui m'a mis ça en tête, elle a intérêt à courir vite).
Vous vous demandez certainement où je veux en venir.
C'est simple : durant ces études, j'ai dû préparer un voyage fictif, en mettant en avant les particularités de la destination, histoire de vendre mon choix.
​Et, vous l'avez deviné, j'avais choisi la Nouvelle-Zélande.
​

​​Je ne sais plus à quel moment nous sommes passés, dans notre coin de montagne, d'un modem 56k ("Marie, ne va pas sur Internet, Thiriet doit appeler !") à la fabuleuse technologie de l'internet haut-débit, mais le fait est que c'était compliqué à cette période.

​Il y avait bien le CDI, avec un ordinateur pour 200 élèves, mais le plus efficace était encore d'investir dans des bouquins et un guide de voyage.
Photo
Je n'ai pas réussi à remettre la main sur le guide que j'avais déniché à l'époque, mais il était dans le même esprit que celui-ci, que j'ai piqué à mon frère.
Guides voir Nouvelle Zélande
Guides voir Nouvelle Zélande
Guides voir Nouvelle Zélande
Combinaison de ski. Lunettes de glacier et sourire bright. Veste en cuir et mocassins, sur les pentes du Mont Cook. Tu peux pas test.
Guides voir Nouvelle Zélande
Époque Renault 9
Guides voir Nouvelle Zélande
Des précurseurs !
J'en arrive au fait.

Le point qui m'avait le plus marqué, dans tout ce que j'avais pu lire et découvrir, c'était que tous les continents étaient représentés sur cette île qui s'étire "seulement" sur 1600km du nord au sud (environ deux fois la France).
Plages turquoises et sable doré, hauts sommets enneigés, forêts vierges, pingouins, volcans, plaines verdoyantes...

Et surtout, j'avais lu dans ce guide que des glaciers descendaient jusqu'à quelques kilomètres de la mer de Tasman (la mer qui sépare la Nouvelle-Zélande de l'Australie, on n'est pas en Antarctique). Et que l'on passe en quelques kilomètres de la plage, à la forêt vierge, au glacier.

À peu près ça, donc :
(on ne juge pas mon joli dessin, merci !)
Photo
​C'est LE truc qui m'est resté, mon mythe, dont je vous parlais en début d'article.
Mes études étant loin derrière moi, je ne savais pas trop si c'était vraiment véridiques pour de vrai, et je n'ai pas voulu me renseigner avant notre départ. On verra !

Après notre nuit étoilée (voir l'article précédent), nous avons repris la route. Nous filons vers le nord, en longeant la côte ouest.
Podocarpus forest and Kahicatea / Ship Creek, Haast / Westlands, New Zealand 2017
Nous enjambons Ship Creek, et plongeons en pleine forêt primaire

D'immenses kahikatea - les plus grands arbres endémiques de Nouvelle-Zélande, pouvant atteindre une hauteur de 60 mètres (soit un immeuble de 20 étages !) - bordent la route.
​Je ne les avais pas remarqués jusqu'à ce que nous arrivions dans la région.
Podocarpus forest and Kahicatea / Ship Creek, Haast / Westlands, New Zealand 2017
"Seulement" une trentaine de mètres pour ces kahikatea...
Native tree at sunset / Okuru, Haast / Westlands, New Zealand 2017
La veille, du côté d'Okuru
Nous longeons la mer dans un décor "Jurassic Park-esque", avant de nous arrêter pour un petit-déjeuner au bord de l'eau.
SR6 and Tasman Sea / Westlands, New Zealand 2017
Knights point, entre mer et forêt dense
Mahori Beach - Bruce Bay / Westlands, New Zealand 2017
Si vous regardez bien, face à vous (bon, à 1800km...), vous verrez l'Australie.
Autant dire qu'on se régale, avec une vue pareille !
À notre droite, sur sa partie nord, la plage est recouverte de souches et de branches, apportées par les flots. Certaines sont là depuis longtemps, d'autres se sont échouées suite aux cyclones des dernières semaines.
La forêt de podocarpes descend jusqu'au sable, et les embruns créent un véritable brouillard.
Maori Beach - Bruce Bay / Westlands, New Zealand 2017
Impossible de rester indifférents face à "Maori Beach"...
​C'est très particulier, une plage de rêve confrontée à la puissance des éléments, et qui en porte encore les stigmates.
Nous décidons de faire un petite photo-souvenir, et sortons notre "kit de base" piqué sur nos tenues de mariage (cravate et gilet pour mon homme, et petite couronne de fleurs, top en dentelle, débardeur blanc et short en guipure pour moi - dégoté par hasard juste avant de partir). On a bidouillé, trop compliqué de partir à l'autre bout du monde avec les tenues complètes !
Wedding - Honeymoon / Maori Beach - Bruce Bay / Westlands, New Zealand 2017
♥
​Pour l'anecdote : bien que stoïques, nous étions en train de nous faire dévorer par les mouches des sables. Le temps de poser mon trépied / déclencher la photo, cela nous a pris deux minutes tout au plus... J'en suis ressortie avec plus de trente piqûres !

Ces (petites saletés) petits moucherons piquent sans vergogne et laissent des boutons qui démangent énormément. Et attention, il ne faut pas les toucher. Ils ont disparu, dans mon cas, au bout de quelques jours... et ceux que j'ai malencontreusement asticoté m'ont démangé pendant un mois, en réapparaissant régulièrement.
Des amours, ces mouches des sables. Seul avantage : on sent leur piqûre, il est donc possible de prendre sa vengeance alors qu'elles sont en plein repas. Amis des bêtes, navrée, mais faites-en l'expérience et on en reparlera ;)
J'en reviens au thème initial (car oui, tout ça est lié aux glaciers...)

Notre photo sur la plage ne peut pas montrer le détail magique : durant ce tout petit instant, face à nous, un dauphin s'ébattait dans les vagues.
Pour ne pas ternir la virilité de mon mari, je ne donnerai pas de détails quant à notre (son) excitation à ce moment-là...
​
​​C'est la toute première fois que nous voyons des dauphins, et nous sommes d'autant plus contents qu'il s'agit de "Dauphins d'Hector", une espèce qui ne se trouve que dans les eaux de la Nouvelle-Zélande.
Je n'ai pas eu le temps de faire une photo, et honnêtement, nous avons préféré en profiter avec nos yeux :)
Vous vous rappelez de mon dessin, un peu plus haut ?
Plage, dauphins, forêt vierge, glaciers, le tout en cinq minutes ?
À ma grande surprise, j'ai pu valider la première étape !
Photo
C'est la suite qui s'avèrera déterminante. Nous reprenons la route en direction du village de Fox Glacier. Je vous laisse deviner le nom du glacier le plus proche... L'heure du test est arrivée !

Situé à une dizaine de kilomètres à l'intérieur des terres, Fox Glacier est un village sans charme, entièrement tourné vers le "tourisme glaciaire". 
Je m'attendais bêtement à un village de montagne (avec des chalets suisses, oui oui), je me retrouve finalement sur une nationale bordée par des bâtiments vantant les survols en hélicoptères, ou des marches guidées sur le glacier. Blotti contre, toujours, ces grosses collines recouvertes d'une végétation dense et humide. Pas de neige ni de glacier en vue, juste des bus... et un saloon.
Photo
(Merci Google street view)
Nous bifurquons en direction de la montagne. Un panneau indique "Fox Glacier - 3 km". On n'y croit pas une seule seconde.
Parce que, quand on me dit "Le glacier est à trois kilomètres", je pense à ça :
Hooker Valley / Mount Cook - Aoraki National Park / Canterbury, New Zealand 2017
Le lac au pied du glacier Mueller, et, suspendus aux sommets, les glaciers Tewaewae, Eugenie, Hayter et Stewart. Hooker Track / Aoraki - Mount Cook national park.
Ou alors :
Austurland near Skaftafell and Jokulsarlon, Iceland 2013
Islande, du côté de Skaftafell, octobre 2013
Mais certainement pas à ça :
Rainforest road to Fox Glacier / Westlands, New Zealand 2017
Sur la route pour Fox Glacier, plus que deux minutes de trajet...
Je crois que je peux valider le deuxième point de mon dessin : nous traversons bel et bien la forêt vierge !

Mais, jusque-là, rien de très étonnant.
Une route qui longe la mer, coincée entre deux murs de végétation impénétrable, des plages de sable fin et des dauphins, ce n'est pas ce qui manque en Nouvelle-Zélande.

C'est si et uniquement si le troisième point est validé, si il y a en effet un glacier au bout de cette route, que "la légende" n'en sera plus une.
Photo
Au bout de cinq minutes chrono, la forêt disparaît et laisse place à une large vallée rocailleuse. Les sommets qui la surplombent sont plus acérés, la végétation est beaucoup plus rase. Nous nous garons, et de l'autre côté du lit des eaux de fonte, Cone Rock, une falaise de plus de 300 mètres nous fait face (300 mètres, c'est la hauteur de la Tour Eiffel...).
Autant dire que c'est très impressionnant.
Cone Rock cliff, Fox Glacier / Westlands, New Zealand 2017
Le torrent serpente aux pieds de Cone Rock
Nous sommes clairement dans le lit d'une vallée glaciaire. Mais... pas de glacier en vue.
Cone Rock cliff, Fox Glacier / Westlands, New Zealand 2017
Cone Rock
​C'est (malheureusement) normal : comme partout, les glaciers de Nouvelle-Zélande ont énormément reculé . Le glacier Fox n'est que l'ombre de lui-même : il a perdu près de trois kilomètres depuis le début du XXe siècle.
(Histoire de vous remonter le moral, sachez que selon cet article (en anglais), il se porterait bien mieux depuis les années 90.)
Fox Glacier track / Westlands, New Zealand 2017
La rivière Fox nous guide jusqu'au glacier
Du parking, qui était initialement à proximité du glacier, il nous faudra donc marcher un peu. La balade est très courte, à peine trois kilomètres aller/retour.

Nous longeons et traversons à plusieurs reprises la rivière Fox, imprévisible et donc dangereuse.
​
Le chemin menant au glacier change presque tous les jours, selon la quantité d'eaux de fonte et d'eau de pluie, qui modifient sans cesse le lit de la rivière, et interdit parfois l'accès au glacier.
Photo
Fox Glacier track / Westlands, New Zealand 2017
La balade est loin d'être désagréable
Une dernière montée nous permet d'arrivée au "bout" du chemin. Il est interdit de s'arrêter sur la quasi-totalité de cette pente, les panneaux sont clairs quant aux risques d'éboulement.
Nous arrivons à deux pas d'un glacier, il ne faut pas l'oublier, tout en marchant dans son "lit". Il y a des cascades et des torrents partout, les roches sont encore instables. C'est la montagne, elle peut être capricieuse.

Nous arrivons sur une sorte de promontoire, et, oh ! Le voilà !
Fox Glacier / Westlands, New Zealand 2017
Au pied du glacier Fox
Nous qui connaissons ces environnements, nous ne sommes pas surpris de nous retrouver à encore une bonne centaine de mètres du glacier, de ne pas pouvoir le toucher, et ne pas avoir face à nous une glace d'un bleu turquoise éclatant.
Photo
​Mais l'être humain est tel qu'il est, toujours plein de bonnes idées, et certains détestent être frustrés.
Il faut dire que la Nouvelle-Zélande ne communique pas de manière bien terrible à ce sujet.
Jugez par vous même.
Alors, pour certains, faire la photo-souvenir en restant derrière la barrière, ça ne suffit pas.
​
Déçus de ne pas voir le glacier en entier, tout propre (la partie visible de cet endroit est, il est vrai, particulièrement recouverte de pierre et loin de l'image vantée par les brochures. Les fortes précipitations dues aux deux derniers cyclones ont certainement fait dégringoler des blocs qui se sont greffés à la moraine existante),
S'y ajoute la frustration ne pas pouvoir aller le toucher du bout du doigt.

Photo
(Merci Vincent)
​Il y a donc un panneau qui rappelle toutes les manières possibles de mourir en allant près du glacier, avec un bel article de presse titré "Le glacier s'effondre et tue des touristes". Ambiance garantie !
Photo
Je parlais un peu plus haut de fonte des glaces, voilà un bon exemple.

Durant notre périple, nous sommes tombés sur un frigo, seul, au bord de la route.
Et dans ce frigo se cachait cette merveille, un beau livre édité en 1965. À part une bouteille de vin (pas terrible), c'est le seul souvenir que nous ayons ramené.
​
(Pas de rapport entre l'endroit où j'ai trouvé ce livre, et la fonte des glaces...)


Voici le glacier, tel que nous pouvons le voir du promontoire. Ce n'est que l'extrémité, il part de bien plus haut.
Fox Glacier / Westlands, New Zealand 2017
L'extrémité du glacier Fox, en avril 2017
Et voici la photo présentée dans mon livre, autour de 1965.
Photo
L'angle n'est pas le même, mais cela donne une idée du recul. D'autant plus que la photo du livre ne montre pas le glacier dans son intégralité...
Du coup, je ne sais pas ce que vous en dites, mais marcher un peu plus d'un kilomètre sur un chemin de pierre, en longeant un torrent à l'eau gelée, pour me retrouver face à un glacier, aux pieds de montagnes escarpées, après 3 kilomètres de route dans la jungle...
​Personnellement, je valide !
Photo
Photo
Voilà.
​Le mythe est donc bien réel, c'est un des seuls glaciers au monde à descendre aussi près de la mer. Le niveau le plus bas du glacier Fox se situe à 300 mètres au dessus du niveau de la mer de Tasman.
Nous terminons notre journée par le second glacier "superstar" de la côte, le glacier Franz Josef.
Retour dans la forêt, pour une vingtaine de kilomètres...

Et rebelote.
Nous remontons de Franz Josef village, en direction du glacier.
Le parking se situe cette fois un peu plus loin, et la balade permettant de s'approcher est donc un peu plus longue - 1h30 aller-retour. Il y a du monde, ce n'est pas notre tasse de thé, et le soir approchant, nous décidons de ne faire qu'une partie de la rando puis d'aller nous perdre sur les petits chemins alentours.
Rainforest near Franz Josef and Fox glacier / Westands, New Zeland 2017
La forêt vierge entre Fox Glacier et Franz Josef Glacier
The track to Franz Josef Glacier / Westands, New Zeland 2017
C'est encore plus étonnant que pour le glacier Fox : voici le chemin qui amène au Franz Josef !
Peters Pool, Franz Josef Glacier / Westands, New Zeland 2017
Peters Pool, dans la vallée du glacier Franz Josef
Je ne vais pas m'étaler au sujet des autres glaciers que nous avons eu l'occasion d'approcher, ce sont ces deux-là qui étaient les plus étonnants, de par leur emplacement.
Franz Josef Glacier / Westands, New Zeland 2017
Le glacier Franz Josef
Nous avons repris la route, avant d'attaquer une nouvelle journée qui, nous n'en doutons pas, apportera elle aussi son lot de surprises... C'est ce qui est magique avec la Nouvelle-Zélande ♥

(Mais il a bien fallu contrebalancer toutes ces merveilles... en dormant dans le camping le plus miteux de la création !)

Je vous laisse sur cette belle image,
et à bientôt !
Photo
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ROAD TRIP / 3 : "Te Mangō-roa", la voie lactée

10/1/2018

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Bonjour !

Suite du road trip néo-zélandais : aujourd'hui, je vous emmène en bord de mer, sous les étoiles, avec une petite leçon d'astronomie.

"TE MANGŌ-ROA", LA VOIE LACTÉE

Avant tout, mise en situation :

​Nous étions, la veille, à Tekapo.
Tekapo, c'est une petite ville nichée au bord d'un lac, située grosso-modo au centre de l'île du sud.

Elle est réputée pour son ciel nocturne : la région fait parties des 12 zones au monde labellisées "International Dark Sky Reserves".
Photo
C'est à dire que tout est mis en œuvre pour limiter la pollution lumineuse.
La pollution lumineuse, c'est ce qui nous empêche de profiter d'un beau ciel étoilé : lampadaires, enseignes, maisons, décorations de Noël... c'est pourquoi, en ville, le ciel apparaît plus orangé que noir, et que l'on n'y voit qu'une poignée d'étoiles.
​Le moindre village est également source de pollution lumineuse. Faites le test : rendez-vous dans une zone dégagée, un champ par exemple, et regardez en direction du village le plus proche. Cela fonctionnera d'autant mieux si le temps est légèrement brumeux : vous verrez ce halo orangé.
​Passionnée d'astronomie (hé oui !)...
Photo
​... autant dire que j'attendais ce moment avec impatience.

​Je croise les doigts pour que le ciel soit clair : nous avions prévu d'y aller durant les premiers jours de notre voyage... le jour ou le cyclone Cook s'apprêtait à frapper l'île.
Troisième jour du voyage, identique aux précédents...
Troisième jour du voyage, identique aux précédents...
Nous avons évidemment laissé tomber.
​Mais cette journée-là est bien partie : il fait un temps splendide, c'est sous un soleil à peine voilé que nous avons arpenté les sentiers aux pieds du Mont Cook.
​
(J'y reviendrai plus tard, mais en attendant vous trouverez déjà quelques infos ici)
Hooker valley, Aoraki - Mount Cook national park
Hooker valley, Aoraki - Mount Cook national park
Sur la route pour Tekapo, nous faisons un arrêt au bord du lac Pukaki pour profiter quelques instants des dernières couleurs de cette belle journée.
Aoraki - Mount Cook national park, et le lac Pukaki
Aoraki - Mount Cook national park, et le lac Pukaki
​Pas vilain, hein ?
​Hé bien figurez-vous que j'étais plutôt mitigée.
C'est beau : sans aucun doute.
​Mais qu'est ce que c'est que ces NUAGES ?!
Ah non hein, laissez-moi voir les étoiles !
Nous décidons de passer la nuit dans un camping de Tekapo, et c'est remplie d'espoir et d'impatience que je me rends au bord du lac pour tenter une ou deux photos.
Et là, les bras m'en tombent : des lampadaires ??!!
Photo
​Moi qui craignais les nuages, je ne m'inquiétais pas du tout de la qualité du ciel.
Petit rappel : Tekapo : réserve de ciel noir : pas de pollution lumineuse.
Pas. de. pollution. lumineuse.
Lampadaires.
​Cherchez l'erreur...
​​​Bon, certes, certains lampadaires sont maintenant étudiés pour éclairer uniquement le sol (les "classiques" éclairent tout partout autour d'eux n'importe comment).
C'est certainement le cas ici, je vous avoue que je ne suis pas allée vérifier (mais je vous laisse deviner d'où vient la teinte rosâtre des nuages).

Bon, j'arrête de me plaindre. Parce que je chipote...
Ce ne sont pas ces trois pauvres lampadaires qui auront raison de la réputation du ciel de Tekapo.
​
Car c'est carrément magnifique. Jugez par vous-même :
Tekapo, de nuit
Tekapo, de nuit
Malheureusement, les nuages continuent leur progression, et rapidement, plus une seule portion du ciel n'est visible. Mais nous avons été épatés...
​
Nous ne pourrons pas passer une seconde nuit dans la région, j'espère avoir l'occasion de revoir une si belle nuit durant notre périple.

Le lendemain, après quelques activités en intérieur, hautement philosophiques et réalisées sans trucages,
Photo
​ 
​nous prenons la route pour la côte ouest. Ce soir, nous dormirons à Haast, la première ville que nous atteindrons sur la côte.
​
300 habitants : oui, je décrète que c'est une ville... après avoir traversé le parc national de Mount Aspiring, dans lequel vous ne trouverez pas un village, arriver dans un bled qui propose DES cafés, DES bars et DES restaurants, c'est presque un choc !
Sur place, (au sympathique Hard Antler bar), nous avons rencontré le seul français du coin, travaillant là-bas depuis une quinzaine de jours. Nous papotons, et au milieu de la conversation, il nous glisse qu'il "doit faire une centaine de kilomètres pour trouver du réseau téléphonique".
Si vous ne pouvez pas vous passer de votre portable, oubliez la Nouvelle-Zélande.

Bon, j'abrège un peu et je vous passe le déroulement de la (chouette) journée, car ce n'est pas le sujet de ce billet et j'ai encore pas mal de choses à vous raconter.
La carte ci-contre vous situe Haast, mais aussi la zone "rien ni personne", d'environ 100km de diamètre.
Vous n'y trouverez qu'un parc national, et pas un seul être humain - ou presque.
Il n'y a qu'un petit village de pêcheurs, avec "plus de phoques et de pingouins que d'habitants". C'est pour dire...

Nous décidons d'y passer la nuit, mais rebroussons chemin au bout de quelques dizaines de kilomètres : le cyclone a durement frappé cette partie de l'île, les habitations (et les habitants) en ont bien souffert... nous n'irons pas plus loin. 
Photo
Cette zone "rien ni personne" arrange bien mes petites affaires. Car je reviens aux étoiles, pollution lumineuse, tout ça.
​Il n'y a personne dans ce coin, bien bien bien moins qu'à Tekapo et alentours. Si le ciel nocturne, là-bas, est considéré comme exceptionnel, le ciel, sur le petit bout de plage perdue que nous avons dégoté, doit être au moins d'aussi bonne qualité.

Nous voilà donc paumés au milieu de rien. Tout ce que nous aimons.
Le soleil se couche sur la mer de Tasman
​Le soleil se couche sur la mer de Tasman...
Le soleil se couche sur les graminées, ou Toetoe Kakaho
... teintant de rose les "Toetoe Kakaho", graminées omniprésentes en Nouvelle-Zélande...
Le soleil se couche sur les montagnes du parc national Mount Aspiring
... ainsi que les sommets sauvages, plus loin, dans les terres.
La nuit est tombée.
​Attention, ça va secouer un peu : il y a bel et bien le sol en haut et en bas de la photo.
​(Comme pour les autres photos, cliquez pour agrandir)
Ciel nocturne boréal : la Voie Lactée et les nuages de Magellan, côte ouest de la Nouvelle-Zélande.
Ciel nocturne boréal : la Voie Lactée et les nuages de Magellan, côte ouest de la Nouvelle-Zélande.
Je voulais en prendre plein les yeux... c'est gagné.
Tekapo peut aller se rhabiller !
Des milliers d'étoiles sont visibles, à l'oeil nu. C'est tout bonnement incroyable.

​En route pour la petite leçon, histoire de bien comprendre ce que vous voyez.

Je vous décompose la photo ci-dessus en deux images, ce qui simplifiera la lecture, car j'ai pris cette photo panoramique allongée. Ce que vous voyez en haut correspond au ciel "vers mes pieds", et en bas "vers ma tête".
C'est donc ce que je voyais, couchée sur le sable.

En effet, je ne suis pas partie avec le matériel adéquat pour vous faire découvrir tout le ciel du Sud. Il a fallu que je fasse un choix, j'ai opté pour mes jumelles astronomiques (permettant d'observer le ciel sans télescope), plutôt que du matériel photo adapté. Ce qui me donne une bonne raison pour y retourner ;)
Ciel nocturne boréal : la Voie Lactée et les nuages de Magellan, côte ouest de la Nouvelle-Zélande.
​​​Le ciel austral (comprenez, "de l'hémisphère sud", à l'opposé de "notre" ciel boréal) ne peut pas être vu de l'hémisphère nord... et ça n'arrivera jamais !

​Si vous avez la chance de pouvoir admirer régulièrement le ciel nocturne, vous savez certainement reconnaître quelques Superstars.
La constellation de la Grande Ourse notamment - "la casserole", Cassiopée - "le W", peut-être l'étoile polaire (à ne pas confondre avec Vénus, "l'étoile du berger", premier astre à apparaître dans le ciel)...
Hé bien sachez qu'aucune d'entre elles n'est visible depuis l'hémisphère sud. En tous cas, pas depuis la Nouvelle-Zélande.
En effet, les noms de "nos" constellations nous sont familiers : le Cygne, Persée, Orion... mais avez-vous déjà entendu parler de la Mouche, du Poisson volant, du Toucan ?

L'explication au fait que nous ne connaissions pas ces constellations, ainsi que cette impression (qui n'en est pas une !) que le ciel est bien plus chargé en étoiles que chez nous, est assez simple. (Arrêtez-moi si je me trompe...)

Notre petite Terre se situe sur un des bras externes de notre galaxie, la Voie Lactée. L'hémisphère nord pointe plus ou moins vers l'extérieur de ce bras : nous voyons donc les étoiles situées à "la limite" de notre galaxie.
L'hémisphère sud, en revanche, pointe vers le centre de la galaxie : nous voyons donc beaucoup plus d'étoiles, et ce que l'on appelle le "bulbe galactique", le centre même de la galaxie, très dense.

Selon les saisons, nous ne pointons pas tout à fait vers la même zone du ciel, c'est pourquoi nous ne voyons pas les mêmes constellations toute l'année. Orion, par exemple, est nettement visible dans notre ciel d'hiver. Mais, lorsque j'étais en Nouvelle-Zélande en avril, Orion se promenait sur l'horizon et n'était donc pas visible en totalité depuis l'hémisphère Nord.
Vous pouvez la voir en partie en bas à gauche de la photo ci-dessous, celle donnant sur la mer.
Le bas de la photo représente donc une partie de ce que nous voyons depuis notre hémisphère.

Et comme la Terre ne s'amuse pas à suivre un parcours digne de Space Mountain, certaines constellations ne restent visibles qu'au Nord, et d'autres qu'au Sud. D'où ces noms inhabituels...
Ciel nocturne boréal : la Voie Lactée et les nuages de Magellan, côte ouest de la Nouvelle-Zélande.
Le ciel austral ne présente pas qu'un amas d'étoiles considérable, il est également possible d'y découvrir deux curiosités, que je rêvais de voir depuis longtemps déjà. Il s'agit des Nuages de Magellan, les deux tâches bien visibles, situées sur la première image, présentant un ciel exclusivement visible dans l'hémisphère sud.

Ils sont très facilement repérables à l'œil nu, et portent bien leur nom : il suffit de lever les yeux vers le ciel nocturne, n'importe quand, pour y découvrir ce qui ressemble vraiment à deux nuages lumineux.
​
Ce sont des "galaxies locales" : la Voie Lactée fait partie d'un amas d'autres galaxies, dont celles-ci. Elles ne sont visible que depuis l'hémisphère Sud et, comparé à celles visibles à l'œil nu dans le ciel de l'hémisphère Nord, elles sont étonnamment "proches" de nous : environ 150 000 et 200 000 années-lumières. C'est pourquoi elles apparaissent aussi grosses : chez nous, il est possible de distinguer Andromède, située à environ... 2 500 000 années-lumières ! Pour vous donner un point de comparaison, la voici, au bout de la flèche, sur cette photo prise en 2013 au-dessus de la station de Praz-de-Lys.
Praz-de-Lys et la chaîne du Mont-Blanc, août 2013
Praz-de-Lys et la chaîne du Mont-Blanc, août 2013
​C'est elle, cette petite tâchounette (que vous ne voyez certainement pas sur votre téléphone... cet article est plutôt fait pour être lu sur un ordinateur) la seule galaxie visible sans instruments, depuis notre hémisphère. Vous comprenez maintenant pourquoi le ciel, là-bas, est si impressionnant !
​
Je pourrais vous parler encore longtemps de toutes ces curiosités, mais je m'arrête là. Si vous souhaitez en savoir plus, ou si vous avez des remarques, n'hésitez pas à me les laisser dans la zone de commentaires ci-dessous.
Nous sommes restés longtemps, sur cette plage, à admirer le ciel, conscients que nous n'aurons certainement pas la chance de pouvoir bénéficier d'un aussi beau ciel d'ici la fin de notre séjour.
Comme en Islande, lorsque nous admirions les aurores boréales, le froid a eu raison de nous, et nous avons dû nous résoudre à partir nous mettre au chaud.

Je m'étais habituée à ces nuits... Les nôtres me semblent maintenant bien fades, et je suis encore parfois surprise de ne pas voir les Nuages de Magellan au dessus de ma tête.

J'espère avoir réussi à vous faire partager un peu de cette passion au travers de cet article, et je vous souhaite une belle soirée... étoilée !

À bientôt,
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